Le Ville-d’Avray magazine n°356 du mois de juin fait grand cas, page 8, d’un jeu-concours organisé en 2022 par l’ONF et ayant abouti, entre autres, à la sélection de 6 nouveaux arbres remarquables à Fausses-Reposes, pour un total de 3 sur le périmètre de la commune alors que le cadastre vert départemental en recensait 123 avant 2013 (points rouges ci-dessous)…

Où sont passés les 120 autres? Pas d’explication pour l’instant…

A l’époque du jeu-concours différentes associations – dont Dagoverana – s’étaient émues de cette initiative et avaient écrit à l’ONF pour lui signifier qu’elles ne soutiendraient pas ce qui semblait s’apparenter à un effet de comm.  occultant des enjeux forestiers autrement plus importants. Nous avons eu l’occasion de nous exprimer très brièvement fin mai sur certains de ces enjeux, voir reportage avec Thomas Brail: https://youtu.be/rvG0_s2mtNk

Seule l’association des Amis des Forêts de Versailles et de Fausses-Reposes (sise à Versailles et dont l’un des administrateurs est un élu de Ville-d’Avray), avait accepté de participer.

Arbre remarquable de Fausses-Reposes Edition 2022 | Amis des forêts de Versailles et Fausses Repose (amisdesforets.org)

Assemblée Générale de l’Association – 2021 | Amis des forêts de Versailles et Fausses Repose (amisdesforets.org)

Incidemment le Ville-d’Avray magazine nous apprend aussi l’existence d’une délégation au patrimoine arboré & forêts (pourquoi au pluriel ?). Nous ignorions que cette délégation fût active (elle n’était encore jamais sortie du bois 😉), c’est une bonne nouvelle. Cependant, son champ opérationnel se concentre semble-t-il sur la seule communication (« elle permet de renforcer et nourrir le lien de communication permanent avec (…) les associations (…) et les institutions (…) dont l’ONF ».

Dagoverana s’interroge: bien que n’ayant pas attendu l’entremise de cette délégation pour prendre langue avec l’ONF, notre association n’a pas été conviée (ce n’était pas un oubli!) au conseil municipal évoqué dans l’article et où intervenait le directeur de l’agence ONF IdF ouest.

Le 15 avril dernier nous avions par ailleurs (avec d’autres associations et citoyens) adressé à Madame la Maire un dossier complet sur Fausses-Reposes, assorti d’une demande de rendez-vous, restée sans réponse.

Enfin, la tribune de la majorité (nous aurions réagi de la même manière si cela avait été le fait de l’opposition) parle à nouveau « forêt » en fin de magazine. Jamais la forêt n’aura autant été mise à l’honneur, nous nous en réjouissons! Mais pour dire quoi? :

– Déplorer la dégradation des panneaux d’information de l’ONF, supports « d’insultes et de menaces de mort à l’encontre des forestiers« . Dagoverana n’a jamais constaté de menaces de mort, mais ne cautionne pas davantage les simples insultes. Faut-il pour autant en faire un sujet central (également repris par l’association des Amis des Forêts de Versailles et de Fausses-Reposes)?

– Risquer des propos inadéquats : « Au lieu de céder à la mode trop répandue qui consiste à confondre ses ressentis avec des vérités statistiques, ou à diaboliser les experts« , « les forestiers (…) sous le feu (…) des critiques« ,etc. En effet, dans une forêt comme la nôtre le ressenti du public est capital, le statut de protection l’exprime de plusieurs manières. Ensuite, confronter le public ou autres acteurs à des « vérités statistiques » (sans aucun renvoi vers quelques références) est faire fi de nombreuses vérités scientifiques qui ne vont pas toutes, loin s’en faut, dans le sens de la politique forestière à l’œuvre. Quant à « diaboliser les experts » nous ne pouvons de     nouveau que nous étonner d’un tel langage: si l’auteur de ces lignes connaissait son sujet il saurait que les associations s’appuient sur l’avis de nombreux experts, pas moins sachants que ceux de l’ONF… et parfois forestiers eux-mêmes! (voir notre dossier http://www.dagoverana.fr/2023/03/31/collectif-fausses-reposes/). Car les « autorités compétentes » ne sont pas SEULES compétentes: qui consulte encore un seul chirurgien avant de se faire opérer? Enfin le public comme les associations sont souvent en empathie avec les forestiers… mais en opposition avec l’institution (ONF), elle-même plus ou moins soumise à l’État. Est-il responsable d’entretenir la confusion en plaçant, comme dans cette tribune, les personnels forestiers au centre de critiques dont ils ne font pas l’objet?

– Terminer en affirmant le bien fondé des actions de l’ONF, toute critique de sa gestion ne pouvant qu’être l’expression d’intérêts personnels ou politiques: « Ne nous laissons pas abuser par ceux qui exploiteraient nos peurs et attiseraient les tensions à des fins personnelles » etc. Bien que Dagoverana ne se sente pas visée par cette étrange conclusion nous rappelons que si l’ONF a, en 2017, changé sa gestion des forêts d’île-de-France, ce        n’est pas en réponse au soutien docile des municipalités… mais EN REACTION AUX MANIFESTATIONS DE MECONTEMENT DU PUBLIC PARTOUT EN ILE-DE-FRANCE.

Ce qui pose une question: à quoi sert la délégation au patrimoine arboré & forêts?